Chemin de neige
Je continue mon jeu avec des pigments qui n'ont jamais appartenu à ma palette.
Une magnifique photographie d'un chemin de neige, rencontrée sur le blog Ruralité d'Oliver Bailleux,
qui promène son appareil photo en Côte d'Or et notamment dans la jolie et secrète vallée de la Vingeanne,
m'a donné une irrépressible envie de retrouver la granulation évoquée dans mon post précédent.
Comment rendre cet effet de givre, cette quasi absence de couleur ?
J'ai utilisé l'apatite bleue et l'hématite, deux pigments minéraux qui sont l'une des spécialités de la marque Daniel Smith.
J'y ai associé un peu de noir de lune, composé, lui d'oxyde de fer et de noir de mars.
Et voici la photo d'Olivier Bailleux qui m'a inspirée. Je ne sais pas où elle a été prise, mais elle m'évoque des dizaines de promenades hivernales, avec le souffle qui fait de la buée et la neige qu crisse sous le pas.
Contrairement à ce que je prône en cours, je me suis très peu éloignée du sujet d'origine pour ma propre aquarelle.
Elle me plaisait trop ainsi.
D'ailleurs, la photo se suffit peut-être à elle-même.
Mais, aurais-je pensé ainsi, je n'aurais pas eu la joie de passer ces quatre heures à ma table
et le coeur dans la neige.
Les pierres sont les cœur de la terre, que l'on peut tenir à portée de main. Je suis un amoureux des pierres et la dernière, mienne offerte par une amie est une cornaline. Qu'elles puissent donner leur vie, pour se transformer en poudre puis en pigment et enfin en couleur, cela incarne la chaîne de la vie. L'entropie est au cœur de notre système, et qui dit pierre, pour beaucoup, dit matière morte. Or, quoi de plus vibrant qu'une pierre ( je porte aussi ce prénom) pour moi, si sensible à leur magnétisme . Bref, tout cela pour dire ma chère Anne, que vos couleurs, nourries, de ces pierres broyées, traduiront la fragrance de l'air in situ,dans une rivière d'eau, sur un papier d'exception.
RépondreSupprimerc'est la sensualité même de l'aquarelle de réunir tous ces éléments au service de votre cœur,de votre âme. Nous sommes passant sur cette terre, des passeurs d'émotion. En cela, nos âmes se rejoignent pour chanter la beauté du monde. J'ai cette vision, ce matin,que nous allons nous rencontrer les mois prochains. Très belle journée à vous,chère Anne. Je vous embrasse.
Roger
Ma dernière pierre est une agathe qui dissimule une géode. Offerte, aussi, elle n'en est que plus belle. Elle me sert à lisser le papier avant de le peindre afin que la surface accueille au mieux les pigments (beau geste recueilli il y a peu auprès de Vincent Jeannerot).
SupprimerJe suis très sensible, Roger, au fait de peindre avec ces poussières de pierre. elles rapprochent la peinture du sacré. L'été dernier, le premier été du deuil, mon père m'a offert une apatite bleue. Trésor. Tout se répond, tout fait sens. Et le pinceau essaie d'en recueillir des fragments.
Bien à vous.
Wow--- what can I say after that! I love your version!
RépondreSupprimerl aquarelle sublime le paysage ! :)
RépondreSupprimerUne magnifique réussite! Tous ces blancs-bleus sont infiniment difficiles à reproduire, souvent trop bleue ou rose la neige, ou alors d'un blanc uniforme. Vraiment bravo.
RépondreSupprimerConnais-tu le peintre belge William Degouve de Nuncques? Il a fait de très belles peintures de paysages enneigés.
Comme c'est beau!
RépondreSupprimerTrès belle atmosphère cotonneuse qui donne envie de plonger dans le dessin pour aller au bout du chemin.
RépondreSupprimerJ'ai eu de la chance que cette expérimentation superbement réussie aie pour sujet un paysage que je connais depuis toujours, saisi juste à 200 mètres de chez moi :-).
RépondreSupprimerJe me demandais où on était, dans tout ce blanc. Merci de la précision, Olivier.
SupprimerC'est magnifique !
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