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Note de lecture

L'amie Claire Delbard, auteure, éditrice et amie, vient de faire paraître (dans le journal l'Aurore du Bourbonnais) une note de lecture sur Tous les jours l'été, et je ne résiste pas au plaisir de la partager avec vous. Non pas pour me flatter, mais parce que je suis touchée de la manière dont elle a su lire ces mots qui viennent de loin. Merci Clairette !


"Au cœur de l'été paraît aux éditions de la Renarde Rouge ce troisième volet d'une trilogie commencée avec Notre-Dame des Ronces, suivie de Fenêtres. Dans ce troisième ouvrage, Anne Le Maître nous livre ses souvenirs d'enfance, comme un été perpétuel, celui de son enfance, " sœur ou cousine de la nôtre" précise la quatrième de couverture. Elle nous plonge dans son vert paradis perdu pour partager d'une part ses souvenirs, au cœur des trente glorieuses, avant de nous inviter à justement questionner ce rapport au passé, et plus spécifiquement aux souvenirs de notre enfance, à notre roman personnel.

" J'ai beau me creuser la cervelle, retourner ma mémoire comme on fouille un grenier, je n'ai de ces vacances d'été que de bons souvenirs. Il a dû y avoir, pourtant, des colères et des disputes, des jours d'ennui, de solitude ou de tristesse, des bêtises et des mauvaises nouvelles.

Je ne m'en souviens pas.

Je préfère sans doute ne pas m'en souvenir, bâtir un sanctuaire pour mes jours d'enfance, protéger à jamais le lieu paradis. J'y abrite ceux que j'aime, ma petite sœur ronde et rose, mon père en jeune homme aux yeux clairs, ma mère à la peau douce, parfumée à l'eau de pêche."


Les vacances d'été se passaient en famille quelque part dans le Mâconnais.

La lecture de ce texte sensible est aussi un hymne à la création. En arrière-plan, sous-jacents, les ferments du devenir et la naissance de l'artiste. On y trouve, pêle-mêle le sens aigu de l'observation, la naissance de la baroudeuse randonneuse qui découvre, chemin faisant, les merveilles de la nature. L'esprit d'indépendance aussi, et une mise à l'honneur de l'imagination. Une enfance banale, direz-vous, mais non, une enfance campée dans un certain milieu, protégé et avec un entourage aimant, une enfance dans un milieu favorisé, tous les enfants des années 70-80 ne partaient déjà pas tous en vacances, loin de là, mais une enfance surtout où l'on fait le lien entre présent et passé, où le sens de la passation culturelle est de mise (les livres des générations précédentes qui ressortent du grenier); une enfance qui questionne justement ce rapport à la culture : de quoi suis-je constituée et qu'ai–je gardé de ce que j'ai reçu ?… Une invitation au questionnement aussi sur les petites choses, les sensations enfouies, une réflexion sur le rêve et l'ennui. 


L'auteur, au travers de son rapport à sa petite sœur nous invite aussi à revisiter la question de la fratrie : aînée je suis, mais aînée resterai-je la vie durant?

Qui suis-je maintenant devenue armée, forgée de ce temps béni de l'enfance, ai-je la possibilité de partager ces sensations là ? C'est à ce questionnement que l'auteur nous invite, et quand on sait qu'Anne Le Maître a choisi de double chemin de l'écriture et de l'aquarelle, (carnettiste un jour, carnettiste toujours), on comprend encore mieux sa quête permanente pour tenter, sac au dos, cheveux au vent, et carnet à la main, de retrouver ces instants de fugitive beauté où "tous les jours l'été" ont une lumière, une couleur, une odeur, et un son bien particulier.

A noter les savoureux choix de titres de chapitre, qui sont en eux-mêmes déjà une invitation à la lecture.


Anne Le Maître a récemment publié, comme auteur ou comme aquarelliste, depuis l'automne 2018 :

Blanc comme la neige, aquarelles d'Hervé Espinosa, Atelier des Noyers 2018

Îles de la Gargaude,  texte de Philippe Mathy, Atelier des Noyers, 2018

La bataille des coquelicots, texte de Claire Delbard, Atelier des Noyers 2019"

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