Ce blog a cessé ses activités. Retrouvez-moi à l'adresse https://annelemaitre.fr

Reverdie


 

Il y a eu l'automne et le passage du jaune au brun, 
la perte de lumière de  novembre, 
le dessèchement de l'hiver. 
Tout semblait mort. Déserté. 
Ecorces. Ossements nus.

Et puis voilà que le noisetier se pare d'un vert encore discret. 
Le printemps est là.


(extraits de mon petit projet "un noisetier par mois")

Commentaires

  1. Bonjour Anne,

    Reverdie, Reverdy.

    Reverdie, Reverdy.

    Voici un lien vers un de ses poèmes qui évoque justement une métamorphose, une résurrection, un reverdissement, comme tu voudras.

    https://schabrieres.wordpress.com/2012/04/27/pierre-reverdy-le-bonheur-des-mots-1960/

    Sinon, suis dans la lecture de Simone Weil, l'autre, la philosophe, poétesse, mystique, révolutionnaire et j'en passe. Quelque chose me dit que tu dois aimer.

    Bonne journée.

    Vincent

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. "Je n’attendais plus rien quand tout est revenu, la fraîcheur des réponses, les anges du cortège, les ombres du passé, les ponts de l’avenir, surtout la joie de voir se tendre la distance. J’aurais toujours voulu aller plus loin, plus haut et plus profond et me défaire du filet qui m’emprisonnait dans ses mailles. Mais quoi, au bout de tous mes mouvements, le temps me ramenait toujours devant la même porte. Sous les feuilles de la forêt, sous les gouttières de la ville, dans les mirages du désert ou dans la campagne immobile, toujours cette porte fermée – ce portrait d’homme au masque moulé sur la mort, l’impasse de toute entreprise. C’est alors que s’est élevé le chant magique dans les méandres des allées. Les hommes parlent. Les hommes se sont mis à parler et le bonheur s’épanouit à l’aisselle de chaque feuille, au creux de chaque main pleine de dons et d’espérance folle. Si ces hommes parlent d’amour, sur la face du ciel on doit apercevoir des mouvements de traits qui ressemblent à un sourire. Les chaînes sont tombées, tout est clair, tout est blanc – les nuits lourdes sont soulevées de souffles embaumés, balayées par d’immenses vagues de lumières. L’avenir est plus près, plus souple, plus tentant. Et, sur le boulevard qui le lie au présent, un long, un lourd collier de cœurs ardents comme ces fruits de peur qui balisent la nuit à la cime des lampadaires."

      *** Pierre Reverdy (1889-1960) – La liberté des mers (1960)

      Merci Vincent.

      Quant à Simone Weil, je me dis depuis longtemps que j'ai un rendez-vous avec elle, un jour...

      Supprimer
  2. Merci, super ce Reverdy, je le découvre depuis cette semaine.

    Pour Simone, à la volée, j'ai été touché par ça ce matin, mais il y en a tant
    « Dans la beauté du monde la nécessité brute devient objet d’amour. Rien n’est beau comme la pesanteur dans les plis fugitifs des ondulations de la mer ou les plis presque éternels des montagnes. La mer n’est pas moins belle à nos yeux parce que parfois des bateaux sombrent. Elle en est plus belle au contraire. Si elle modifiait le mouvement de ses vagues pour épargner un bateau, elle serait un être doué de discernement et de choix, non pas ce fluide parfaitement obéissant à toutes les pressions extérieures. C’est cette parfaite obéissance qui est sa beauté. » (AD5, 112)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Magnifique ! Je sens que mon rendez-vous avec elle approche, merci de lui donner ce beau coup de pouce.

      Supprimer

Enregistrer un commentaire