L'automne à l'heure d'hiver : de l'importance de l'interprétation en peinture
A l'Atelier, le premier cours du mercredi après-midi propose un niveau "approfondissement" pour des élèves qui maîtrisent déjà bien les bases de l'aquarelle. C'est l'occasion par exemple de développer des projets personnels pour lesquels je ne viens qu'en renfort. Je propose également des sujets qui me paraissent intéressants, tels ces amanites tue-mouches sur lesquelles on a passé du temps en décembre.
Gilles |
Au point de départ, une photo glanée sur la Toile. A l'arrivée, trois versions très différentes et toutes trois très réussies. Tant il est vrai qu'il ne s'agira JAMAIS de recopier mais toujours d'INTERPRÉTER. La photo ne vient qu'en support de l'imagination et de la sensibilité de l'artiste.
Serge |
Christine |
QUELQUES QUESTIONS À SE POSER:
- Quelle composition dans le cadre que je me donne ? Comment traiter le fond et le premier plan ?
- Quel est mon sujet ? Comment le faire ressortir, sans trop donner d'importance au reste ? Sur une photographie, la mise au point multiple rend tous les éléments nets. La perception humaine ne fonctionne pas ainsi : quand je me concentre sur quelque chose, les alentours m'apparaissent flous. Ce serait une erreur majeure, ici, de traiter les feuilles du fond et du premier plan aussi détaillées qu'elles apparaissent sur la photo.
- Quelle harmonie de couleurs, quel rapport entre le rouge et le vert ? Quelles nuances de rouge ? Comment traiter les ombres (gris ? bleu ? mélange de complémentaires ?)
- Quels sont les éléments significatifs que je dois retenir (proportions, modelé) ?
- Quelles caractéristiques des amanites-tue-mouches m'apparaissent que je n'aurais pas nécessairement remarqués (l'ombre sous les petites taches blanches, le plissé de la collerette...) ?
La plupart des réponses à ses questions ne sont PAS sur l'image source. Il s'agit de CHOIX PERSONNELS.
Pour mieux savourer le travail d'interprétation de Christine, Serge et Gilles, mais aussi pour tenter l'exercice vous aussi, voici l'image de départ (Je suis désolée de ne plus me souvenir du site sur lequel je l'ai trouvée, et du nom du photographe.) Je vous rappelle que cliquer sur une image permet de l'afficher en grand sur votre écran.
Très intéressant ! et très belles images.
RépondreSupprimerMerci à vous. (Up)
(je n'interprète pas, je passe directement (brutalement) à la consommation)
(… à la consommation des 3 images)
Hmm : les amanites tue-mouches, Up, sont quand même à consommer avec (beaucoup de) modération !
SupprimerEn image, Anne, ça passe, ça passe assez bien, l'amanite. (Up)
SupprimerMerci pour la leçon Madame la Prof à distance :-). Elles sont ravissantes ces amanites, survivraient-elles aussi dans la neige, c'est à étudier....
RépondreSupprimerLes taches sont-elles faites au drawing gum auparavant ?
Les taches blanches sont préservées au drawing gum pour pouvoir faire un modelé correct de la surface rouge, avec toutes ses ombres et lumières.Une fois le drawing gum ôté, deux choses à faire :
Supprimer- sur la moitié inférieure de la tache, un léger jus beige ou gris pour lui donner du modelé
- sous la tache, un liseré rouge sombre, en réalité l'ombre porté de ce qui n'est pas une tache, mais un fragment, épais, de la peau qui enveloppait le champignon.
L'effet de relief ainsi obtenu est stupéfiant.
bravo bravo!!!
SupprimerEntièrement d'accord : les 3 sont très réussies. Difficile de dire laquelle je préfère... chacune a son style. Bel exercice en tout cas, et c'est toujours bon de se (re)mémorer les questions à se poser. Ca donne bien envie d'essayer, un de ces prochains jours neigo-pluvieux !
RépondreSupprimerOn manque un peu de sujets colorés, en ces jours gris...
SupprimerVraiment bravo pour les 3 oeuvres : "on ne sait laquelle choisir" : elles ont toutes leur charme.
RépondreSupprimerEt merci pour les explications techniques, qui donnent envie de s'y essayer aussi.
Stéphanie A
Très intéressant. Merci pour le partage !
RépondreSupprimerC'est effectivement le questionnement que l'on a à chaque fois, sans même s'en rendre compte! C'est toujours intéressant et utile de décortiquer et mettre des mots sur ce parcours entre la réalité et l'art. Merci à toi!
RépondreSupprimerPhoto inspirante, je me suis prêtée à ce petit exercice en ce dimanche pluvieux, même si ce n'est pas aussi beau que les travaux présentés : http://emi-workshop.over-blog.com/2016/01/automne-au-crepuscule.html
RépondreSupprimer