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Pommes, pommes, pommes...


Ce matin, au marché, j'ai acheté des POMMES VERTES. Une occasion parmi d'autre de jouer avec les couleurs. Je vous propose donc ici un petit exercice sur l'usage des couleurs complémentaires dans le travail des ombres et des modelés.

Comme vous le savez, une couleur dite "complémentaire" d'une couleur primaire, sur le cercle chromatique (voir ICI) se situe à l'opposé de la couleur de départ. Ou, pour le dire autrement : une couleur primaire a pour complémentaire la somme des deux autres couleurs primaires.

Ainsi, le VERT (bleu + jaune) est la couleur complémentaire du ROUGE.

C'est cette propriété que nous allons explorer ici.



1) - Pour commencer, affûtez votre sensibilité aux couleurs en réalisant ces trois nuanciers

• Le premier part du plus foncé possible d'un vert tout fait (oxyde de chrome ou vert de vessie, par exemple) et l'éclaircit par ajout d'EAU.

• Le deuxième part de mon vert composé préféré, mélange maison de bleu de Prusse et de jaune cadmium moyen (je le pose sur la case centrale). Il est éclairci (à droite) par ajout de JAUNE, et foncé (à gauche) par ajout de BLEU.

• Le troisième reprend le même vert composé, mais l'éclaircit par ajout d'eau, et le fonce par introduction de très légères touches de ROUGE dans le vert de départ. Attention, le mélange doit rester un vert !

Nous obtenons ainsi trois façons différentes de décliner une couleur. Je dois avouer que la première n'est là que pour montrer la pauvreté des verts vendus dans le commerce par rapport aux mélanges que l'on peut fabriquer soi-même. Je n'utilise jamais les verts de ma boîte ! 


2) - Prenons maintenant une belle pomme granny smith bien verte. 

• Notre premier dessin va consister à la traiter de façon classique : peinture en vert dans le mouillé (attention à préserver les blancs), puis ajout d'ombres bleues pour le modelé aussi bien que pour l'ombre projetée. Détails à sec estompés avec un pinceau humide. J'utilise classiquement un bleu outremer très léger (en voile transparent, pas à la louche). Observez bien la manière dont le creux central, d'où sort la tige, donne l'ensemble du volume du fruit.


• Dans notre second dessin, c'est le vert foncé obtenu par ajout de sa complémentaire (le rouge, donc) qui va être utilisé pour modeler le fruit. Attention : il ne s'agit pas de faire brutalement mûrir cette pomme, vous n'êtes pas la sorcière dans Blanche-Neige ! Ce fruit doit rester VERT. L'ombre projetée, elle, reste bleutée.



Le modelé avec une couleur complémentaire, un peu délicat à doser, est presque toujours plus intéressant que le modelé en ombres bleues. 

Si, comme mes élèves de l'Atelier des Talents la semaine dernière, vous voulez ajouter à votre exercice une banane et une orange, vous ajouterez du violet dans le jaune de la banane, du bleu dans l'orangé de l'orange, et de façon curieuse, vous obtiendrez une composition harmonieuse. 


Normal : les trois ombres de modelé 

[ violet + jaune
orange + bleu
rouge + vert ]

correspondent toutes les trois à la même somme des trois couleurs primaires 

BLEU, JAUNE, ROUGE.


... Une fois l'exercice réalisé, vous pouvez croquer la pomme, 
c'est excellent pour la santé.


Commentaires

  1. Très très intéressant, merci pour ce cours coloré ma chère Anne ! J'imprime tout cela et l'emmène avec moi chez les Ouessantins. Si jamais une tempête m'empêche de mettre le nez dehors, je saurai quoi faire...

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    1. Bonnes vacances bretonnes alors, veinarde. Décidément, Ouessant a pris ton coeur...

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  2. Elles sont à croquer, très beau travail!
    Je ferais bien cet exercice dès que j'aurais plus de temps.

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  3. Très instructif ce cours par correspondance pour quelqu'un comme moi qui a des difficultés avec le vert... merci pour ce beau Cours, je vais tâcher de me rappeler de tout cela, j'y arriverai peut-être un jour ! je ne despère pas

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    1. Bon courage. C'est vrai que le vert est une couleur malaisée à travailler. Le seul fait de réaliser ces nuanciers, de s'entraîner au dosage et aux proportions des différents pigments, et de l'eau qui les éclaircit plus ou moins, permet aussi d'affûter son regard et donc de gagner en aisance. A toi de jouer (car c'est bien d'un jeu qu'il s'agit) !

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  4. Merci pour ton cours,ça semble tout simple...Pourrais tu me dire les couleurs à avoir absolument dans sa mallette pour ne pas être obligé acheter l'énorme boîte très coûteuse que Mr le vendeur trouve imdiiiiiiispensable dans ma panoplie ?

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    1. Voici ma palette personnelle : pour moi, ce qu'il faut avoir c'est des couleurs primaires et des terres.
      - bleu de Prusse, indigo et outremer
      - alizarine ou carmin, rouge cadmium
      - jaune cadmium moyen, jaune indien
      Ocre jaune, terre de Sienne brûlée, sépia ou terre d'ombre.

      J'y rajoute un gris de Payne bleuté. Ni blanc (évidemment) ni noir, qui plombe les peintures. Pas de vert, que je préfère fabriquer moi-même.

      Donc à neuf ou dix couleurs, tu as déjà largement de quoi faire. Ensuite, tu peux enrichir tes palettes de bleus (j'en ai 18...), rouges et jaunes, ça te permettra de nuancer à l'infini, par mélange.

      Une dernière chose : ne fais pas d'économies et achète des couleurs de qualité professionnelle (Horadam chez Schmincke, Windsor et Newton ou Daler-Rowney). Les autres, tu n'en tireras jamais rien de bon.

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    2. Merci pour tous les renseignements....
      Je parts faire mes courses...!

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