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Que reste-t-il des feuilles mortes ?


En 2020 comme en 2019, je poursuis consciencieusement ce petit projet dont je ne sais où il m'entraîne et qui consiste à prendre une fois par mois le pouls de deux personnalités de mon jardin : j'ai nommé le cerisier et le lilas. Depuis le mois d'août, je peins leurs feuilles, juste pour voir, pour faire tourner les saisons. On se souviendra peut-être que j'avais procédé de même, il y a quelques années, avec le noisetier de ma cour, pour le projet "Ephéméride", que j'avais exposé ensuite à Vézelay. 


L'exercice pourrait paraître fastidieux, mais le fait est que je suis impatiente de retrouver mes feuilles, mon papier satiné, mes bruns et mes verts, et que l'attente de plusieurs semaines entre les dessins me paraît parfois longue. 

Cerisier : novembre, décembre, janvier

Ce qui se construit peu à peu, je crois, c'est une manière de capter le passage du temps. De plus en plus je me rends compte que c'est pour moi une obsession qui nourrit mon écriture autant que ma peinture (n'est-ce pas d'ailleurs tout l'art du carnettiste que d'arriver à saisir l'instant ?). A l'angoisse de l'écoulement linéaire de la vie, j'oppose ici avec soulagement l'éternité du cycle des saisons. 

Lilas : novembre, décembre, janvier

Et la question demeure, pour moi toutjours posée :

"La feuille dit 
le temps de l'arbre
qui dit le tien ?"

Commentaires

  1. Belle réflexion sur le temps qui passe... et sur le cycle de la vie. Merci!

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  2. Je trouve ça merveilleux ces rendez-vous avec ton jardin… tu me permets de te prendre l'idée? Suivre le chemin des saisons, la renaissance des feuilles et des bourgeons, quel plaisir! Merci en tout cas pour des jolis témoignages

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    1. Les idées, c'est fait pour être partagé !!! Je suis ravie que celle-ci te plaise et te donne envie de prendre les pinceaux. Tiens-nous au courant...

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  3. Très belle idée, dans tous les sens du terme... Et même si l'on ne peint pas, prendre le temps d'observer la Nature, de remarquer les changements, fait partie des petits bonheurs du quotidien !

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  4. Bonsoir Anne, Et, oui ... Ce temps qui passe si vite, trop vite ... Une obsession qui me tiraille également ... Cette observation de la nature est apaisante dans cet espace temps et comme une année nouvelle vient nous sourire ... Je formule pour toi tous mes voeux les plus chers pour une année de paix et de douceur, toute en couleurs, en aquarelle comme en poésie. Sylvie M.

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  5. Bonsoir Anne. Le temps passe trop vite mais, au fil du temps, les souvenirs font peu à peu office de baume apaisant... J'aurais tant aimé faire les pas à pas d'Hervé mais je ne les retrouve plus ; son site a disparu ! Tant de beauté perdue, tant de poésie oubliée, tant de travail gâché.... Pourrais-tu rétablir tous ses superbes tutoriels qu'il avait laissé à disposition sur son propre blog ? Avec mon infinie reconnaissance. JulieD

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    1. La beauté n'est pas perdue, ni la poésie oubliée, ni le travail gâché sous prétexte qu'on ne le trouve plus sur internet. Les oeuvres d'Hervé continuent de vivre aux murs de ceux qui les ont achetées, dans le livre qui lui est consacré, à travers tirages numériques, cartes postales, dans les salons du livre, les médiathèques, tous les lieux où je continue, mois après mois, de présenter son travail. Pour le reste : ça s'appelle la mort, et certaines de ses conséquences sont irréversibles.
      J'ai maintenu ouvert le blog d'Hervé vivant une année pleine, continuant de recevoir des notifications au nom de celui que j'aimais et qui avait quitté la vie. Il y a un moment où cela devient insupportable. La survie numérique est un réel problème...
      En revanche, j'ai créé sur mon propre blog une page dédiée où retrouver ses plus belles aquarelles (https://alm-bleudeprusse.blogspot.com/p/herve-espinosa.html).
      Pour le reste, les mots "perdus", gâché", "oublié", je ne souhaite pas les reprendre à mon compte : tout ce qui est donné durant la vie survit dans le coeur, dans la vie de ceux qui restent. Et qui font ce qu'ils peuvent pour continuer le chemin.
      Bien amicalement,
      ANNE

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  6. Je trouve cette idée de peindre fidèlement (dans tous les sens du terme), à chaque saison tes 2 amis les arbres, merveilleuse de pureté, de simplicité, de poésie. Le résultat du noisetier encadré est très jolie.
    "La feuille dit
    le temps de l'arbre
    qui dit le tien ?"
    Je répondrais nos cheveux, quand ils blanchissent ou changent de texture au fil du temps ?

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    1. C'est Stéphanie (de l'Auxois maintenant !) dans le message précédent

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