Carnet de guerre
La période est propice aux oeuvres de mémoire. De retour des champs de bataille de Verdun où j'ai conduit hier un troupeau d'adolescents qui ont - il faut nous en réjouir - bien du mal à se figurer ce qu'est une guerre, l'envie me prend d'évoquer la mémoire de l'un des membres de ma famille.
Léon Lescoeur (1884-1962) partageait avec nombre de mes ascendants et beaucoup de ses contemporains le goût du carnet de croquis.
C'était mon arrière-grand-oncle.
En 1914, il part pour le front. Fait prisonnier puis libéré quelques mois plus tard, il se trouve sur le front de la Somme à l'été 1916. Un crayon à la main, un petit calepin sur les genoux, il saisit la vie quotidienne des soldats. J'aime la façon dont il a su croquer ces poses à l'heure de la pause ou à celle du guet.
Sentinelles :
Combat ou exercice ?
Le 6 août 1916, par exemple, il dessine l'église bombardée d'Arvillers,
dont j'ai retrouvé une carte postale datant de la même époque.
Le dessin comme un moyen de tenir à distance la peur.
Comme un moyen de rester des hommes face à la peur.
La page blanche comme un petit - si petit - espace de liberté.
Nous ne connaissions pas ces croquis. Il avait vraiment un bon coup de crayon.
RépondreSupprimerIl y a une collecte nationale de témoignages de la grande guerre. Ce serait à leur proposer, non?
Hmmm... Je l'ai en effet proposé, mais sans résultat ni écho. Pourtant, un trésor bien au chaud dans un tiroir est un trésor perdu, et le partage est important. En tout cas, ici, ces images sortent dudit tiroir...
SupprimerOh Wow! These are fantastic heirlooms as well as works of art.
RépondreSupprimerThank you for sharing them, I enjoyed them very much
Magnifiques ces croquis et très émouvent!
RépondreSupprimerImpressionnant ! ces croquis sont d'un réalisme ! des témoignages qu'il faut conserver précieusement . Tout notre respect à cet arrière-grand-oncle .
RépondreSupprimerMerci pour ce partage , cordialement alain .
Merci à vous trois.
RépondreSupprimerAi-je signalé qu'il suffisait de cliquer sur une image pour la grossir et afficher un diaporama ? C'est pourquoi je me permets de placer certaines images en petit format.
Super document... merci pour le partage. En parlant de cette guerre, ça me fait penser que vient de sortir récemment un bouquin aux éditions Plume de Carotte qui s'appelle "Plantes de poilus" et qui est à priori plutôt pas mal.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup les éditions Plume de Carotte mais je ne connaissais pas celui-ci. Merci, Claire.
Supprimermagnifiques ces croquis.... c'est de famille, le don pour le dessin!!!!
RépondreSupprimervraiment merci pour ce partage ; bravo pour la qualité des dessins du grand oncle et ton écriture qui les accompagnent ; quel dommage qu'ils n'aient pas été retenus pour un plus grand partage !
RépondreSupprimerDenise
Superbes ! Acceptes-tu que je les montre à mes élèves qui travaillent sur le projet "petits artistes de la mémoire" ?
RépondreSupprimerAvec plaisir ! Et surveille ce blog : il y aura une suite à l'aventure de l'oncle Léon...
SupprimerPrécieux carnet, témoignage d'instants fugaces inscrits dans un trop lourd quotidien. Merci pour ce partage !
RépondreSupprimerQuelle émotion à feuilleter ces pages! Ces carnets doivent t'être bien précieux! Merci de nous les montrer!
RépondreSupprimerJe connaissais les lettres des poilus et leurs poèmes dont des Haikus, je crois que c'est la première fois que je vois des dessins d'un des leurs. C'est assez émouvant de sentir la vie qui trouve sa place malgré la terreur. Sinon Anne, en parcourant ton blog, j'ai lu quelque part que tu comparais la vie d'un écrivain avec la vie monastique. Je ne retrouve plus l'endroit. Excuse-moi, s'il te plait, si je retranscris mal ta pensée. Cette lecture m'a amené à cette réflexion;
RépondreSupprimerhttp://lacotevincent.wordpress.com/2014/11/23/97-lettre-ouverte-a-marie/
La partages-tu ? Sinon, pourquoi fais-tu cette comparaison ?
Au plaisir de te lire.
Vincent
Aïe, aïe ! Période peu propice aux longues discussions philosophiques au coin du feu et pourtant, ce serait bien agréable. Sans compter que la vie monastique requiert quelques moments de silence...
SupprimerJe rouvre la discussion sur ton blog un peu plus tard, quand la vie sera plus calme.
Bien amicalement.
Je suis ravi.
SupprimerAu plaisir de t'y lire.
Amitiés
Vincent
Oh là là, quel précieux trésor, en effet ! Un témoignage dessiné exceptionnel. Et le talent est de famille, donc...
RépondreSupprimerVraiment émouvant et beau. Je me demande toujours comment dans certaines situations des artistes dessinaient malgré tout. Mais en fait c'était sûrement un fabuleux échappatoir, une bulle, un moment plus léger...
RépondreSupprimerJe pense que c'est précisément ça : le dessin, qui est un loisir, peut alors devenir parfois une nécessité, une planche de salut pour garder un temps et un espace pour soi, pour s'abstraire de la trop dure réalité ou du moins la considérer autrement.
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