Dire le brouillard
Le rendu d'un paysage dans le brouillard : voici une bonne occasion de souligner la différence entre la prise de vue photographique "touristique" et le travail de l'aquarelliste.
J'ai
déjà évoqué dans ma réponse au défi de Charlotte cette marche dans la
neige et le brouillard, effectuée la semaine dernière. Envie extrême
d'en fixer l'ambiance, alors même qu'il est hors de question de peindre
sur place. La photo servira dans un premier temps à fixer le souvenir.
Oui mais...
Si - tout en le structurant par l'ajout de quelques arbres - je retranscris fidèlement la luminosité qui baigne mon cliché, j'ai affaire à un univers uniformément gris (ici, en monochromie, le merveilleux gris de Payne bleuâtre de chez Schmincke).
Et CE N'EST PAS CE DONT JE ME SOUVIENS.
Je me souviens, moi, d'un tunnel angoissant, glacé, au fond duquel se détache, seul repère ou presque, la silhouette mouvante d'Hervé qui fait la trace.
Je rajoute donc - et c'est le souvenir qui parle - un effet de halo qui focalise un peu la composition autour de la silhouette du marcheur (encore une fois, je déplore la piètre qualité de mes photographies d'aquarelle).
Le résultat n'est pas encore pleinement satisfaisant : le personnage est trop contrasté, le modelé de la neige est maladroit. Mais (et c'est là un autre des secrets de l'aquarelliste) il ne s'agit là que de travaux préparatoires à un tableau plus important et pour lequel il n'était pas question de travailler sans filet. A suivre, donc...
Il y a rien à dire sur ta maîtrise évidente de la neige et ce qui va avec...
RépondreSupprimerAuras-tu par hasard, dans une ancienne vie, ,vécu dans la peau (heu... poudreuse) dans un bon z'homme de neige ?
J'ai hâte de voir cette aquarelle, pour de vrai. Mais que vois-je, que lis-je, le mot "GRIS DE PAYNE" et qui plus est associé au mot "MERVEILLEUX". Le grand blanc aurait il changé notre Maître ???
RépondreSupprimerIl s'agit du GRIS DE PAYNE BLEUÂTRE, à ne pas confondre avec son sinistre cousin le GRIS DE PAYNE TOUT COURT. Et comme toute bonne chose, il est urgent de ne pas en abuser... Mais je confirme : dans le grand blanc, TOUT est gris de Payne (bleuâtre, donc).
SupprimerMadame le Procureur, je demande votre indulgence pour le petit Gris de Payne, exilé tout seul et loin des siens tout au bout de la boîte d'aquarelle, oublié, malmené, mal-aimé, que dis-je, détesté même ! Regardez-le, recroquevillé dans son godet, ne connaissant que si rarement la jouissance de l'eau glissante, le toucher du papier et la joie de participer à la ronde de ses cousines plus gâtées par la vie...
RépondreSupprimer"oublié"? "détesté" ?... hemmm : je demande à voir ! Il me semble que le pauvre cher pourrait bien compter parmi les élèves de l'Atelier un certain nombre d'aficionados, qui chuchotent des trucs derrière mon dos pendant que je suis en train de préparer le thé à la cuisine, et qui croient naïvement que je ne les entends pas !
SupprimerAh, pour de la jouissance, c'est de la jouissance...
AH LA PAYNE QUE TU ME FAIS......
SupprimerEt le pauvre Hervé qui n'en finit pas de marcher dans le brouillard glacé tandis que son aquarelliste préférée tente de le saisir d'un coup de pinceau.
RépondreSupprimerC'est plutôt du "gris de peine".
Oui, j'ai osé le faire, et alors?
super partage , Anne ! merci !
RépondreSupprimerEffectivement, ton aquarelle illustrant ta lecture diffusait davantage cette sensation de brouillard que tu recherches, sûrement parce que le personnage est moins contrasté? Dans tes 2 aquarelles "filet", on sent que le brouillard tend à se dissiper, que le soleil cherche à apparaître. C'est un exercice délicat, faire rentrer la lumière dans l'aquarelle tout en conservant l'atmosphère "plombée" du lourd brouillard neigeux...
RépondreSupprimerJe confirme que l'original traduit bien l'angoisse de voir disparaître "l'amoureux" dont la silhouette semble s'estomper peu à peu. La mémoire émotionnelle est particulièrement préservée. Bravo Anne, j'admire le Maitre!
RépondreSupprimerNicky
Merci à toi de ta visite et de ton gentil mot. A lundi...
Supprimeroui, en vrai , jeudi , j'ai vu l'aquarelle de visu les jambes d'hervé , enfin, je suppose, celles que tu nous dis être...de lui... BREF;;JE ne sais si cela traduit une angoisse de voir s'éloigner l'être cher..MAIS moi, j'ai pu voir des jambes un peu flageolantes...cela traduit l'angoisse de qui? d'ANNE qui ne voit plus très bien dans le flou glacial du brouillard ou est HERVE qui, lui, tremble de voir la future pente sur laquelle il se doit de s'engager!!vaillamment pour qu'anne suive tjs.. Après tout l'aquarelle ne nous dit pas ce qu'il y après, à descendre, tout au fond...et à quoi il faut faire face courageusement...nous ne saurons jamais c'est "leur histoire"..et les aquarelles sont splendides...bises et bon week end dile
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