Carnet de voyage
Durant la première guerre mondiale, le soldat Georges Hugo se bat en Champagne. Il ne se sépare jamais de son carnet de croquis et dessine sans relâche : l'attaque, l'attente, la boue, les tranchées, les rats, les barbelés... Bon trait de crayon ? Il a de qui tenir : son grand-père se prénomme Victor. "Tenez, ces dessins-là, je les ai faits lors de l'attaque de la ferme Navarin (...) un peu de jus de tabac ou une goutte de café, cela fait une sépia épatante. Avec un peu de pinard on fait un sang magnifique et pour obtenir le ton général du paysage, je délaye un peu de craie accrochée à ma capote." Dans son numéro de Noël 1916, Le journal L'Illustration publie ses dessins. Carnet d'un voyage au bout de la nuit.
C'est très fort, très poignant, ces dessins faits sur le vif.
RépondreSupprimerC'est comme les lettres de poilus.
Où as-tu trouvé ces dessins ?
J'ai eu entre les mains ce fameux numéro de "L'Illustration" dans le cadre de mon cours d'Histoire de 3ème. Et je compte bien utiliser ces images et cette histoire pour nourrir ma réflexion sur la postérité des carnets de voyage. Je regrette juste de ne pas avoir vu ça avant de publier "Les bonheurs de l'aquarelle" mais je dois bientôt faire une conférence sur le sujet.
RépondreSupprimerImpressionnant. (Up)
RépondreSupprimer... Superbe nouveau bandeau ... (Up)
RépondreSupprimerMerci : quelle réactivité ! Je viens de finir de le peindre et il est à peine en ligne...
RépondreSupprimeron peut trouver de la beautée, même dans l'évocation de ce qu'il y a de plus laid. Troublant... (rv)
RépondreSupprimerEsthétique de la misère et de la peur... Ca fait réfléchir, je suis d'accord.
RépondreSupprimerTu en parles quand même dans ton livre "les bonheurs de l'aquarelle". je me souviens qu'en lisant cela je me demandais comment on pouvait avoir le coeur à dessiner dans une tranchée mais en même temps quel merveilleux moyen d'oublier les horreurs de la guerre et quel extraodinaire témoignage !
RépondreSupprimerC'est ça qui m'a touchée : j'avais déjà réfléchi au sujet après avoir vu quelques dessins à Verdun, notamment, exposés au musée. J'avais aussi lu des articles sur les dessins réalisés dans les camps de la mort. Mais il y a plus, ici parce qu'il s'agit d'une vraie démarche de carnettiste, qui cherche à rendre compte d'une (terrible) réalité en multipliant les angles d'approche. Et avec quel talent !
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